La première fois que j’ai visité les locaux des Editions de Saxe, une fois passée l’excitation de visiter une maison d’édition, je me suis surtout attachée à aller rencontrer ses équipes. Toutes ses équipes. De la directrice générale au responsable des entrepôts, des éditorialistes aux chargées de clientèles, des maquettistes à la compta, du marketing à l’accueil.
Et quand vous vous promenez dans les couloirs de Chaponost, au fond, tout au bout du bout du fond. Encore après le dernier couloir et l’ultime porte, vous entrez dans le monde de Didier Barbecot. Et quand je dis entrer dans le monde, je pèse mes mots. Didier est LE photographe officiel des Editions de Saxe. Tous les livres et les magazines édités par nos soins passent forcément entre ses mains. Non seulement j’ai cru défaillir en regardant ses ordinateurs et écrans géants (jalousie je crie ton nom), mais j’ai eu tout simplement envie de rester jouer dans son studio. Sur des rayonnages entiers, vous pouvez voir des tonnes et des tonnes d’objets de décoration qui pourront ensuite venir habiller une photo pour un livre ou un mag.
J’ai immédiatement eu envie de m’installer là un jour ou deux et de m’essayer à cet art incroyable qu’est la photographie de studio. Une fois passée la bouffée délirante, j’ai pu faire la rencontre de Didier et voir comment nous pourrions travailler ensemble, lui à la photo, moi aux réseaux sociaux et au webzine.
Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Parce que dernièrement, Didier a préparé un tuto pour nos auteurs qui voulaient faire elles-mêmes leurs photos (au hasard sur le webzine (attention dossiers classés secrets) : Camille, Hélène ou Zess pour ne citer qu’elles). Et ce tuto photo est tellement génial qu’on a décidé, avec son accord, de le partager avec vous.
Vous avez bien lu, un photographe de plateau hyper qualifié nous donne ses petits trucs.
Je crois bien avoir écrit ici mon article le plus long de l’histoire de mes articles sur Saxe. Amies blogueuses qui voulez améliorer vos photos, c’est cadeau ! Je laisse la place à Didier,
A bientôt,
Edith
Voici une méthode simple à mettre en œuvre pour créer un «plateau photo» basique. Il vous permettra de faire des images en conservant une certaine régularité dans votre production.
Tout d’abord parlons matériel. Utiliser un appareil photo de type «reflex» est bien sûr l’idéal, mais un compact expert peut faire l’affaire. Le mieux étant qu’il propose un format RAW, (fichier brut) qui vous permet ensuite, via le logiciel de traitement fourni avec votre appareil, de corriger aisément vos images.
Pour l’éclairage, le mieux est d’utiliser une source de lumière artificielle. La lumière du jour, même si elle peut être agréable à travailler, est trop changeante. Si vous utilisez la lumière d’une fenêtre pour éclairer votre scène et que votre séance photo s’étend dans la journée, vous n’aurez pas le même résultat le matin, à midi ou le soir ! Mieux vaut donc maîtriser sa lumière en utilisant, dans une pièce sombre, une source artificielle qui restera régulière tout au long de votre travail.
Tout comme le soleil est unique, votre source de lumière doit être unique! Multiplier les sources multiplie les ombres. (Rien de moins naturel qu’un éclairage façon «terrain de football» avec des ombres dans tous les sens..). On peut utiliser n’importe quelle source, mais avec un minimum de puissance.
Une lampe de chantier de 300w par exemple peut très bien faire l’affaire. ( On en trouve en rayon bricolage, sur trépied, entre 20 et 50€ ). Que la source soit à leds, halogène ou autre n’a pas d’importance. Nous sommes en numérique, le paradis du «tout est possible» !
Il faut ensuite «diffuser» cette source pour qu’elle ne soit pas trop crue. Non «tamisée» elle donne des ombres bien trop dures! On utilise un «écran diffuseur» qui s’interpose entre la lampe et le sujet. Un rouleau de papier calque ou un drap blanc pas trop épais feront l’affaire ! La quantité de lumière va être réduite, d’où l’intérêt de choisir une lampe assez puissante !
Afin de réduire la densité (plus ou moins sombre) des ombres, on utilise un réflecteur blanc (une plaque de carton mousse par exemple). On l’oppose à la source de lumière pour créer un «retour» qui atténue les ombres.
Voici schématiquement votre plateau photo.
Vous pouvez jouer sur la qualité des ombres en rapprochant ou en éloignant le calque (ou tissu blanc) du sujet, ou en changeant la distance de la source de lumière au diffuseur. Faites des essais pour trouver le meilleur compromis en fonction de votre sujet.
Lampe position rose
Parlons photo. Il est préférable de ne pas utiliser des sensibilités (iso) trop hautes. L’image se dégrade vite, elle prend du grain (appelé «bruit» en numérique). Je vous conseille de rester entre 100 et 400 iso (ne laissez pas votre appareil faire ce réglage automatiquement, il va souvent bien trop loin au détriment de la qualité.). Testez votre appareil pour connaître ses limites.
Vos fichiers raw, associés au logiciel de traitement vous permettent facilement de corriger des défauts. Si vos photos sont déséquilibrées, trop sombres ou trop claires, trop bleues ou trop jaunes (ce qui arrive par exemple si vous faites une photo avec une lampe artificielle et que l’appareil photo est réglé sur «lumière du jour»), ce n’est pas grave. Utilisez le logiciel fourni pour corriger ces défauts et uniformiser votre travail. Voici des exemples des corrections possibles (ce sont toutefois des cas extrêmes, mieux vaut s’approcher du «bien» au moment de la prise de vue).
Prenez le temps de tester différentes combinaisons. Quand vous aurez trouvé votre source de lumière, votre diffuseur, vos réglages de base, votre travail sera régulier tout au long de l’année.
A vos capteurs !!!
Didier
post scriptum : un énorme remerciement à Jérôme qui a accepté ma mission : aller prendre en photo un photographe. Et croyez moi, c’est une mission, les photographes détestent changer de côté de l’objectif. Merci merci de ce portrait et merci à Didier pour ce cadeau qu’il nous fait avec tant de gentillesse. Edith